Le patro
Petite, mes parents m'avaient inscrite au « patro » J'étais jamais trop a l'aise de quitter la maison, d'aller vers l'inconnu…
Cela me convenais très bien de passer la plus grande partie de mes weekend chez mes grands parents… Mais bon c'était décidé comme ça, tous les dimanches après midi: patro à Nimy…
Je devais mettre un uniforme chemise verte, épaisse à longue manche avec une cravate jaune… jupe bleue marine… J'ai appris par cœur la Brabançonne (hé oui…) et devais la chanter une main sur le cœur, bien droite en rang lors des rassemblements (hé oui…) On m'a appris les bonnes actions, l'esprit d'équipe, l’amour de mon prochain…
Et pourtant… j'en ai gardé quelques bons souvenirs celui de ma première « dirigeante » (quel affreux titre…), elle m’accueillait toujours avec un grand sourire, elle m'impressionnait aussi, je la revois avec ses cheveux tout courts, son énergie, sa façon de me parler, de rigoler, de nous gronder…
Et puis il y eu le premier camp à Roisin… Je devais avoir 7 ou 8 ans… La grande aventure… C'est elle qui m'a accompagné durant ces 8 jours, elle m'apprenait des chansons, me prenait quelquefois sur ses genoux, me consolait, m'encourageait… elle devenait pour moi un repère, elle m’entraînait dans des ambiances de vie de groupe que je ne connaissais pas…
Et puis d'autres camps ont suivis, en partant je savais qu'avec elle je serais bien que je vivrais plein d'aventures, d'expériences que je n’oublierais plus… Les corvées patates devenaient même une partie de plaisir… Quand elle riait si fort…
Elle m'a donné le rôle du petit Prince dans un spectacle et m'a appris a chanter « ho ma rose, jolie rose… »
J'y ai repensé bien souvent dans ma vie , il y a comme ça des personnes que l'on ne peut pas oublier… Je l'ai retrouvée grace à FB il y a qq mois, elle s'est déplacée pour venir me revoir lors d'une expo. J'ai eu l'impression de ne l'avoir jamais quittée, de la connaître… qu'est ce que ça m'a fait du bien!
Joëlle T.